dimanche 21 octobre 2007

Palomar volume 2

Palomar regroupe les aventures des personnages créés par Gilbert Hernandez dans Love and Rockets. Sa production (et celle de son frère Jaime) a déjà été publiée dans une vingtaine de volumes mais Palomar est une compilation différente. Elle ne regroupe que les histoires concernant Luba et sa famille et les habitants de Palomar (y compris ceux qui émigrent aux USA) à partir du moment où Luba s'installe à Palomar (à la fin des années 60 ou au début des années 70) et jusqu'au moment où elle décide de quitter la ville. Poison River, la saga qui révèle la jeunesse de Luba, ne fait pas partie de la collection. Publiée en deux volumes (contre un seul dans l'édition originale), cette immense saga couvre donc 25 à 30 ans d'histoire.
Les personnages vieillissent au même rythme que le monde réel et Luba, de jeune fille devient grand-mère. Les grandes compagnies font aussi vieillir leurs personnages, mais bien plus lentement que le temps réel.

Robin, de jeune garçon est devenu un adolescent puis un adulte. Spider-Man qui avait quinze ans la première fois que nous l'avons vu en a maintenant 30 (même si Marvel préfère faire régner le flou et a même essayé de faire marche arrière en 1999 en prétendant qu'il n'avait que 20 ans alors même que Jessica Jones avait vieilli de quinze ans). Les enfants introduits dans les années 60 sont devenus des adolescents (à l'exception du fils de Curtis Connors qui souffre sans doute d'un retard de développement ou d'une maladie congénitale), les bébés nés après les débuts de l'ère Marvel sont des enfants (tels Franklin Richards, né en 1968 et d'âge scolaire) Ainsi Julie Power dit avoir 18 ans (elle n'en avait que 11 à sa création en 1984 et semble donc avoir gagné 1 an tous les 3 ans alors que les autres personnages Marvel n'ont gagné qu'un an tous les quatre ou cinq ans au cours de la même période). Curieusement Julie Power a vieilli d'autant d'années depuis 1984 que Franklin depuis 1968.

Alors quechez Marvel et DC le vieillissement de leurs personnages est parfois en porte à faux avec le fait que les personnages n'évoluent guère (sauf Dick Grayson qui semble rattraper l'âge de Bruce Wayne) Gilbert Hernandez transforme parfois radicalent ses personnages. Il ne les fait pas vieillir graduellement mais par à-coups. Guadalupe n'est pas née dans la première histoire, puis elle est enfant, puis adolescente, puis mère. D'autres personnages se transforment complètement (Khamo, Tonantzin). C'est d'ailleurs dans sa capacité à recréer ses personnages , dans ce renouvellement périodique de la donne, que Hernandez parvient à maintenir l'intérêt. Il a un ensemble de pas moins d'une vingtaine de personnages dont il raconte la vie mais qui tourne autour de Luba et il sera intéressant de voir comment il choisira de traiter le moment inéluctable où il devra faire mourir Luba qui reste son personnage central. En choisissant justement de raconter des histoires du vieux Palomar, il pourrait institutionnaliser l'emploi du flashback qui est une constante de son oeuvre. Si cela venait à se faire au détriment de l'évolution actuelle, ce serait regrettable. Beaucoup d'auteurs qui au début faisaient vieillir leurs personnages sont revenus sur leur politique (Stan Lee, Lynn Johnston)

Un défaut du recueil est que les histoires ne sont pas toujours dans l'ordre chronologique, ni de leur création ni des personnages.

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